Kampot et son poivre, Kep et son crabe, le Bokor et papa ;) 

Dernière étape de notre séjour cambodgien : la ville de Kampot ! Connue pour ses plantations de poivre et proche de la plage de Kep où l’on va déguster d’excellents crabes, cette ville est un bon condensé de culture khmère malgré une très forte occidentalisation …

Maman : Le bus de Sianoukhville à Kampot est confortable, le chauffeur nous fait faire un arrêt inattendu dans un resto’shop puisque nous roulons depuis 2 heures et que nous sommes 10 minutes avant l’arrivée !!! Plus rien ne nous étonne !

Léna : Arrivés à Kampot, nous trouvons rapidement la rue de la street food et craquons pour une noodle soup sur le trottoir et un verre de canne à sucre super bon. Et nous voilà repartis, sac sur le dos, pour une marche sous la chaleur en direction de notre guesthouse à 2 petits kilomètres.

Maman : En arrivant à Ela guesthouse, petite déception car nous sommes accueillis par … des français ! Installés là depuis 18 mois. Mais nous sommes logés dans une maison khmère (maison sur pilotis, planches en guise de parquet, murs et cloison en bois, toit végétal) avec 2 chambres. La douche et les WC sont à l’extérieur dans un enclos végétal sans toit. Très local ! Un bras de rivière passe devant et conduit à la mer.

Nous apprécions une douche bien méritée et un verre rafraîchissant, Philippe se transforme en charpentier et enfonce avec un marteau les clous qui dépassent du sol dans nos chambres … puis nous retournons en ville pour notre devenu traditionnel Happy Hour.

Léna : Nous faisons un rapide tour dans la ville, qui nous permet d’admirer le rond point Durian, ce fruit qui sent tellement mauvais qu’il est interdit dans de nombreux lieux publics ! Tous les ronds points sont originaux d’ailleurs. Puis, nous nous installons dans un bar plutôt classe, le Fishmarket, qui propose ses cocktails à moitié prix ! Super ! Ce sera notre Q.G. pendant le séjour ! En plus nous profitons du coucher du soleil qui est très joli ! Quelques nems dégustés au bord de l’eau complèteront notre repas il faut dire que nous en avons acheté 16 pour 1$ que nous partageons à 3. Ils sont accompagnés d’une délicieuse sauce tomate et de crudités ! Oui, pour un dollar le tout !

Maman : Nous rentrons en tuktuk et découvrons le bonheur de voir les étoiles sous la douche … Nous avons aussi le bonheur de profiter de l’appel à la prière car nous l’apprendrons le lendemain nous sommes près d’un quartier de pêcheurs qui, ici, sont musulmans. Nous avons ensuite le bonheur de profiter d’un mariage dans le quartier avec les invités qui chantent au karaoké retransmis par haut-parleur jusqu’à minuit au minimum … Trop de bonheurs tuent le bonheur !!! Surtout le soir !!! Le cadre est très joli mais… Au petit matin, nouveaux bonheurs, ce bras de rivière est emprunté par les pêcheurs de crevettes qui rejoignent la mer en bateau à moteur, comme cela fait déjà quelques temps que vous suivez nos aventures vous avez deviné la suite ! Nous sommes donc réveillés par les bateaux dès 4 heures puis l’appel à la prière à partir de 5 heures, le chant des coqs qui se promènent sous notre maison, les chiens qui se paient des parties de courses poursuites de folie, les hirondelles qui sont appelées par un haut-parleur pour les inciter à venir pondre dans un immense hangar près de chez nous, des scooters qui passent dans la cour (on n’a toujours pas compris pourquoi) !

Papa : Ah oui, toujours difficile de dormir et le matin, c’est le réveil en fanfare !! Aline est déjà dans le hamac en bord de rivière d’où elle a profité du lever du soleil. En plus, comme c’est la coutume de poser ses chaussures à l’extérieur des habitations, j’ai laissé les miennes avec les tongs d’Aline et Léna en bas de l’échelle/escalier des chambres. Le matin en me levant l’une d’elles avait disparue !!! Il semblerait que les chiens aient joué avec, lors de leur partie nocturne !!! J’ai heureusement apporté mes baskets !! Nous irons en acheter une paire plus tard.

Nous prenons un très bon petit déj’ à base de pancakes et c’est parti pour une nouvelle journée !!

Léna : Après l’expérience à demi réussie du scooter à Siem Reap, on retente l’aventure ! Cette fois, on a des motos plus puissantes et avec vitesses ! Papa monte tout seul et avec Maman on est sur une “Dream family 125” c’est LE modèle phare du Cambodge qui nous vaudra quelques sourires et encouragements des locaux 😉

On se met alors en route pour Kep ! Il y a une vingtaine de kilomètres la route est bonne, voire excellente !

Papa : En sortant de la ville nous nous retrouvons sur une 2×2 voies. On dirait une autoroute : la route est très large avec un terreplein central pourtant il y a si peu de voitures ici que c’est incompréhensible. Tout à coup nous sommes en plein milieu des travaux et des engins qui aménagent ce tronçon, nous slalomons entre les machines ainsi que les autres scooters qui circulent dans les deux sens sur chaque voie.

En arrivant à Kep, nous prenons la direction de la plage très grande, très belle mais pas beaucoup de touristes pour en profiter. Le « centre-ville » est désert, les places et les trottoirs vides, le musée fermé, …

Nous prenons une route qui grimpe au Parc National, une pancarte nous annonce une cascade de 212 m mais nous sommes toujours en saison sèche !!

A une intersection, nous laissons les motos et en route pour un petit trek dans la jungle. Il fait déjà très chaud, le sentier est difficile, on enjambe des arbres tombés en travers, le chemin qui mène au point de vue est fléché. A l’arrivée, la vue n’est pas dégagée car la végétation est très dense et que personne n’assure l’entretien. Nous redescendons, un peu déçus mais quelle grande aventure… pour les filles, bien sûr ! Nous retrouvons nos motos et la route qui traverse la jungle, on continue de monter, des points de vue sont annoncés mais on ne voit rien pourtant on devine derrière les arbres, la vue sur la forêt et la mer, c’est très beau. Au détour d’un virage, des singes ramassent des fruits tombés sur le bord de la route, on s’arrête et il y en a plein dans les branches des arbres qui nous entourent. Si loin de la ville, ils n’ont pas l’habitude des humains pourtant ils n’ont pas peur de nous !

Maman : Nous voilà à nouveau sur un marché local, au milieu de cambodgiens qui vivent leur vie normalement. Nous on observe tout, comme chaque fois, comme si on avait changé de planète. Toujours ces stands débordant de marchandises, toujours ces victuailles posées presque à même le sol, toujours ces visages éclairés d’un sourire tellement spontané, nous ne sommes pas n’importe où, il s’agit DU marché de Kep, reconnu pour ses crabes , le crabe de Kep ! Mais nous parcourons tous les stands qui proposent les produits de la mer, nous reconnaissons des crevettes de toutes les tailles, des poissons, des gambas, des coquillages, … mais pas un seul crabe, surprenant ! Une femme vient à nous et nous dit : “vous voulez des crabes ?” euh, oui ! Elle nous demande de la suivre jusqu’à l’extrémité du marché qui se trouve au bord de la mer. Elle tire sur une corde qui baigne dans l’eau et remonte une bourriche pleine de crabes vivants !! Nous en choisissons plusieurs. Elle nous propose de nous les faire cuire pour les déguster sur place. Elle a un grand chaudron posé au-dessus d’un feu qu’elle alimente avant de jeter nos crabes tout juste sortis de l’eau dans l’immense récipient avec un peu d’eau. Pendant leur cuisson, nous choisissons quelques crevettes de différentes tailles et des gambas qui seront cuisinés devant nous avec une excellente sauce au poivre de Kampot et bien sûr, le tout accompagné de riz. Tout sera plus qu’excellent !! Une femme nous proposera des fruits bizarres, mais très bons qui feront notre dessert.

Papa : La Cambodge est décidément très petit car nous rencontrons la famille de français que nous avons déjà croisée à Phnom Penh puis à Koh Rong Samloem, c’est vraiment bizarre, c’est la troisième fois ; mais nous avons aussi repéré un français qui porte un T-shirt « dur d’être un pépé », qui a dû être blanc, il y a longtemps, on dirait un clochard ! Les cheveux longs et blancs ou plutôt jaunes, les vêtements tachés, honte de penser qu’il est français ! Il ne fait pas bon vieillir !

Sur les trottoirs, des cambodgiens ont disposé leurs étals d’objets ou de nourriture, des sièges ou des hamacs pour se reposer en regardant la mer, …  des singes se promènent en liberté au milieu de la circulation, essayant de chaparder des objets ou des fruits proposés à la vente, ils n’ont pas peur des hommes, pourtant certains sont équipés de lance pierres pour les éloigner…  quand on s’approche d’eux ils montrent les dents et semblent agressifs, mais comment leur en vouloir !!

Léna : Je voulais vraiment qu’on teste les café-hamacs sur le bord de la route, mais pour une raison qui m’échappe encore, ça n’a pas été possible ! On a donc dû se rabattre sur un petit café italien avec vue sur la plage. Maman décide d’aller aux toilettes et elle revient mi-amusée, mi-gênée en nous avouant avoir “cassé les toilettes” apparemment de l’eau fuit de partout … Bien joué !

On se remet en route direction les plantations de poivre. D’après la carte, il y avait une petite distance entre les deux, mais c’était sans compter sur l’état de la route !!! On est bien loin de “l’autoroute à papa” ! La route est en fait une piste en sable rouge sur plus de 10 km, composée de nids de poule et levant des nuages de poussière, on ne peut pas aller trop vite.

On a le temps de bien admirer les paysages : champs de canne à sucre, rizières, enfants revenant de l’école, femmes qui travaillent, hommes qui font la sieste (clin d’œil, mais tellement vrai) … On croise des enfants sur le bord de la route qui nous font coucou et nous lancent de joyeux “hellooooo !!!”. On se prête une nouvelle fois au jeu ! Je vois deux petites sur le bord qui tendent le bras, trop tard, je n’ai pas le temps de ralentir ! C’était sans compter sur maman hyper réactive qui veut leur faire un “high five“. J’entends un énorme CLAP et maman qui me dit « j’ai mal à la main, pauvre petite », elle n’est pas prêt de recommencer !!

Maman : Léna m’avait dit que les enfants présentaient leurs mains pour faire un clap avec les scooters. Alors quand j’ai vu la petite tendre la sienne, je n’ai pas hésité, je savais… j’ai juste tendu mon bras mais je n’avais pas prévu la vitesse ! Pauvre petite main !

Nous arrivons ensuite à la plantation de poivre tenue par … des belges ! Eh oui !! Mais cultivée par des cambodgiens logés sur place, loin de leurs familles car ce chemin est difficile pour le pratiquer au quotidien… je suppose aussi qu’ils travaillent plus de 8 heures par jour ! Nous nous désaltérons avec du lait de coco puis nous mangeons la pulpe. Trop bon ! Enfin un guide vient nous expliquer, brochures à l’appui, la culture du poivre. Sachez pour la petite histoire, que la couleur des grains dépend de sa maturité au moment de la récolte et pour cette raison il y aura plusieurs récoltes sur chaque pied. Notre guide nous conduira dans la plantation nous faisant déguster des grains cueillis sur notre passage, il est très intéressant mais un peu « folle extravertie » très drôle, avec beaucoup d’aplomb et d’humour à la fois. Il joue les stars adulées par ses fans, nous en l’occurrence et ponctue ses explications d’un “Vous avez des questions ?” qui nous fait éclater de rire à chaque fois. Même si son français est bon, sa prononciation est souvent approximative et ne nous permet pas toujours de le comprendre mais nous n’aurons pas le cœur de le faire répéter… De façon aussi surprenante qu’inattendue, quand je lui dis mon prénom, il entonne « j’avais dessiné, sur le sable… » puis c’est parti pour un tour de chant, Céline Dion y côtoie Francky Vincent , vas-y Francky, c’est bon …. Très étonnant, il chante sans accent !!

Papa : Il nous fait faire une dégustation des différents poivres, vert, rouge et noir, je me suis régalé, c’est super de tester la différence de goût ! Il nous dit même quels plats assaisonner avec chacun, mais attention il nous cite des plats de chez nous !! Qu’il semble connaître …. Puis nous nous remettons en route et passons devant le fameux “Secret Lake” creusé à la main par plusieurs milliers de prisonniers sous le régime de Pol Pot. A l’arrivée nous sommes à nouveau couleur population locale à cause de la poussière, tout rouge !!!

Léna : Quelques phrases de ce séjour resteront cultes… Dès le premier jour, maman avait donné le ton en déclarant “t’as vu, ils donnent même des briquets comme offrande, tu crois que Bouddha fume ?” qui m’avait valu un bon fou rire ! Le briquet, ce n’est pas pour bouddha, c’est pour faire brûler l’encens…

Une autre fois, maman déclare “Ha je ne savais pas que Louis Vuitton faisait des vêtements !“, il s’agissait vous l’aurez compris, de contrefaçon !! Car ici, les marques sont associées à n’importe quel article ! Même sans lien avec la marque d’origine. Ainsi, de la même façon que vous pouvez trouver des chaussures ou des sacs à main Apple, il y a des vêtements Louis Vuitton !

Papa est moins spontané, par conséquent, j’ai moins d’anecdotes de sa part… Mais certaines de ces “blagues” nous auront fait rire ! On est habituées à son humour …!

J’annonce donc à mes parents que le lendemain nous irons au “Bokor” la montagne qui a fait office de station d’altitude pendant la période coloniale. Papa nous répond simplement qu’il est “normal qu’il y aille” après un instant de réflexion (mais qu’est-ce qu’il raconte ??) on comprend…. Comme il a un beau corps, il est normal pour lui de se rendre au Bokor… quel jeu de mot !

Maman : Ce matin, nous nous mettons en route en scooter avec l’intention de prendre notre petit déjeuner sur le bord de la route, nous nous arrêtons dans une maison aménagée de quelques tables pour accueillir les clients venus se restaurer. Il n’y a que des hommes et aucun touriste. A notre arrivée, ils nous regardent aussi surpris qu’amusés. Deux filles sur la moto ! Et quelle moto !! Des touristes ici ! Ils se sont perdus ! Leurs regards et leurs sourires parlent pour eux! Nous resterons l’attraction du moment,, mais avec une grande bienveillance. Nous choisissons les mets locaux qui n’ont rien d’un petit déjeuner occidental : noodle soup. Ce n’est pas vraiment ce dont j’avais envie mais il faut bien s’adapter aux habitudes locales … Demain sera un autre jour !

Papa : On monte au parc national du Bokor en scooter à vitesses, cela m’a rappelé ma jeunesse et ma 125, abandonnée depuis bien longtemps ! Encore une route de montagne, nous partons du bord de mer pour rejoindre le sommet à 1000 mètres d’altitude… en 32 kilomètres !!  Il fait frais enfin !! C’est la première fois depuis notre arrivée mais le soleil est bien là, le traitre, et cela nous vaudra un sacré coup de soleil ! Nous sommes surpris par cette « ville » gigantesque, dont les nombreux bâtiments en construction sont inachevés, il ne reste que les vestiges de ce que les français ont construit, des temples dominent le lieu ainsi qu’un grand établissement très récent qui abrite un casino !!! Nous voyons enfin notre première église, d’extérieur normale mais intérieur vide, seulement un autel avec des statues sous plastique, plutôt moches mais nous trouverons les statues d’origine cassées dans une petite pièce à l’arrière.

Maman : Nous faisons un arrêt pour voir une très grande statue au détour d’un virage. Nous laissons les scooters en bas et grimpons à pied les quelques mètres qui y conduisent. Un homme asiatique est en haut et filme quelque chose dans notre direction. Quand on arrive à sa hauteur, il arrête de filmer … C’est nous qu’il prenait avec son appareil ! Quelle sensation désagréable ! On se sent volés, presque agressés ! J’éprouve, je pense, ce que ces gens doivent ressentir quand ils voient les touristes les photographier sans autre échange ! Les moines dans leurs habits safran sont sans cesse capturés de face, de près parfois, comme s’ils n’étaient pas des êtres vivants ! Un peu comme on peut le faire dans un zoo ! J’en suis souvent gênée pour eux ! Les touristes se conduisent comme des paparazzis sans morale !

Léna : On profite des beaux paysages offerts par l’altitude. Un peu couvert mais ça reste agréable.

Maman : On fait une « pause fruits » sur une butte face à la statue, Léna est assise sur un gros rocher, elle me fait penser à une sirène …

Papa : Un homme vietnamien vient me saluer et me donne une poignée de main. Il me fait des signes et je comprends qu’il me demande l’autorisation de faire une photo de Léna ! Je la regarde, surpris ! Elle dit oui, telle une star habituée à être photographiée par des inconnus !!

Maman : Mais c’est un peu le cas, sa peau claire, ses yeux bleus, sa blondeur, sa taille, … Autant de détails qui suscitent l’intérêt pour ne pas dire l’admiration des asiatiques. Il fait plusieurs photos de Léna, qu’il vient montrer à chaque fois pour nous faire valider, puis avec sa petite fille qui l’accompagne, puis avec les parents de la fillette, puis … un petit groupe s’est joint au premier et attend son tour pour une nouvelle série de photos !!! Léna se prête gentiment et patiemment au jeu, espérant que personne d’autres n’arrivent. Ils sont tous très gentils, très polis, très gracieux … mais un tantinet envahissants ! On profite d’un court instant de répit pour s’échapper. Léna leur a glissé quelques mots de vietnamiens qui ont semblé les ravir.

Maman : Le Bokor est une station balnéaire qui a eu plusieurs vies depuis 1912, développé par l’ancienne administration coloniale française pour accueillir les gens aisés, mais aussi les français souffrant de la chaleur ou des maladies comme le paludisme, il est issu de plusieurs projets de développement abandonnés puis réhabilités, mais toujours démentiels par leur gigantisme. Le dernier envisageait la construction d’un petit Vegas, en effet un immense hôtel abrite un casino, mais peu de clients, les parkings démesurés sont vides ! Il faut bien comprendre que la route qui permet l’accès traverse la jungle, (elle a été refaite grâce à plusieurs centaines de forçats dont beaucoup y ont perdu la vie) et ne mène nulle part ailleurs ; le lieu est souvent dans le brouillard ; les projets immobiliers ont subi les aléas des dirigeants politiques qui se sont succédés depuis un siècle ! Le lieu dégage une ambiance triste de village fantôme voire lugubre qui a inspiré des cinéastes notamment pour des films d’horreur. Le casino par son isolement et sa tranquillité est dit-on réputé pour le blanchiment d’argent. Quoiqu’il en soit il y avait peu de joueurs aux tables de jeux ce jour-là.

Papa : Nous avons défié la chance, qui ne tente rien n’a rien … Mais sans succès !!

Léna : On redescend à Kampot et on décide de manger au Rikitikitavi, très bien classé sur Trip Advisor et qui a des prix largement supérieurs aux endroits où j’ai l’habitude d’aller ! Je commande un burger au poivre de Kampot, je vais me régaler ! Pour mes parents, c’est Amok, il se la jouent traditionnel malgré le large choix de plats occidentaux au menu. Je me régale !! Ça faisait très très longtemps que je n’avais pas mangé un burger…

Le soir, on profite d’un nouvel happy hour. On a changé de bar et on le regrette un peu, ce n’est pas aussi bien, moins de choix de cocktail, bah oui, c’est moins chic ! Puis, c’est la dernière nuit dans notre hutte, toujours difficile de dormir le matin. Tant mieux, nous nous mettons en route de bonne heure !

Maman : Ce matin, changement d’hôtel ! On va au Baraca en centre-ville pour la dernière nuit, comme nous n’aurons plus les scooters, ce sera plus simple pour aller se promener. On arrive dans une très jolie chambre de style coloniale avec du carrelage coloré au sol. Les gérants sont en fait un couple de touristes ayant fait étape ici pour quelques semaines !!

Léna : Papa a décidé de se couper les cheveux depuis le début du séjour, à chaque fois qu’on passe devant un “coiffeur“, (comprendre : une personne qui coupe des cheveux sur le trottoir), il nous le rappelle ! Cependant, il n’a pas l’air très rassuré !! Alors, c’est décidé, on a un peu de temps à tuer, papa va donc aller chez le coiffeur ! En se promenant dans les rues on aperçoit “hairdresser : 2$, we speak english!”  : PAR-FAIT ! Ni une ni deux, papa se retrouve assis face à un miroir au milieu des femmes se faisant maquiller, manucurer, épiler, masser … On est nous aussi invitées à s’asseoir dans le salon. La coiffeuse demande ce que papa veut faire, on insiste sur le au moins 2cm pour être sûrs que ce ne soit pas trop courts. Elle sort la tondeuse, on se dit que ça va être rapide… Mais pas du tout !!! Elle utilise en fait la tondeuse comme un ciseau et utilise un peigne pour déterminer la longueur… Ça prend beaucoup plus de temps !! A la fin, le résultat est vraiment pas mal, on est impressionnées !!! Nouveau look Cambodgien pour une nouvelle vie ???

Maman : L’après-midi, nous nous rendons à un salon de massage, tous les 3 pour un massage Khmer à l’huile. Nous sommes accueillis par plusieurs jeunes femmes cambodgiennes. Le centre est très propre. L’une d’elles nous conduit dans une grande pièce avec plusieurs banquettes, des rideaux peuvent être tirés pour assurer un peu d’intimité et permettre la happy end si le client le souhaite ! Dans notre cas nous occuperons 3 matelas côte à côte, sans séparation ; nous pourrons ainsi profiter de notre soin et jeter un œil à notre petite famille ! Le massage va du bout des orteils qu’elles nous font craquer, à la racine des cheveux ! nous sommes massés avec un mélange d’huile et de baume du tigre d’une manière énergique voire un peu violente par moment (petits coups de poings dans les muscles, ou frappe avec la tranche de la main), notre souplesse est mise à l’épreuve aussi.
À un moment, nous sommes à plat ventre, et la dame appuie de tout son poids sur mon dos avec ses mains, ce n’est pas vraiment agréable, j’ouvre les yeux et vois l’autre dame à genoux sur le dos de Léna, oh my Bouddha ! Elle va me la casser !!!

Léna : Ce n’est pas hyper agréable ! Heureusement qu’elle n’est pas lourde… J’ai le réflexe de regarder comment ça se passe pour mes parents et là, stupeur, la masseuse est debout sur le dos de papa et elle se tient en équilibre grâce à la tringle à rideaux ! Papa n’a pas l’air de réagir, c’est hyper impressionnant, elle déplace son poids du corps d’avant en arrière, on dirait qu’elle danse !

Papa : Mes impressions ? Ça fait du bien au final mais ce n’est pas en douceur !!! On regrette de ne pas en avoir fait un en arrivant pour comparer avec un massage thaïlandais par exemple. En tout cas, à 7 dollars l’heure, nous encourageons Léna à en faire souvent elle qui porte sans cesse son sac à dos !

Enfin une bonne nuit de sommeil dans notre chambre !! Rien pour venir nous réveiller aux aurores !!!

Maman : Nous retrouvons la joie d’avoir un miroir dans la salle de bain !! oui la joie ! en effet il n’y en avait pas dans notre guesthouse et depuis 3 jours nous ne nous sommes pas regardés dans une glace sauf quand on se rend dans les toilettes publiques, quand toutefois il y en a !!!

Ce matin question rituelle : Où allons-nous déjeuner ? Et qui veut quoi ? Je fais ma mauvaise tête : hors de question que je mange de la soupe, du riz ou des noodles ce matin ! Nous faisons une longue marche en regardant les menus affichés et les prix … Nous tombons finalement d’accord sur un petit resto, le Family, tout mignon et le jeune garçon qui nous sert est vraiment très accueillant. Nous prendrons 3 (oui je me suis laissée tenter !!) omelettes jambon, légumes, herbes. Super extra bonnes !!!
Puis direction le marché : c’est encore très différent de ce que l’on a vu jusqu’ici .

Papa : C’est un marché local … Pas pour les touristes ! Les stands débordent de marchandise, ils sont très serrés, les uns à côté des autres, les allées très étroites, on se croise difficilement, le sol est noir, sale, mouillé, il y a des flaques d’eau par endroit, très peu éclairé, très triste…

Léna : Et ça pue ! Déjà un peu malade depuis la veille, l’odeur me donne clairement envie de vomir, je déambule dans les allées en me bouchant le nez. L’allée des boulettes de poisson en face de la boucherie est la pire. En plus, je marche sur un rat mort, en tong !!! Je vous laisse imaginer, BEURK !

Maman : Mais toujours le sourire radieux et spontané de tous les gens que l’on croise… Ils sont si touchants malgré cette misère environnante. Dans le secteur des viandes, une femme coupe une volaille avec un hachoir sur un rondin de bois posé au sol. Ses voisines ont elles aussi entreposé la marchandise par terre. Poules et chats se promènent dans les allées. Les légumes sont alignés sur un long étal, ils sont appétissants, frais, colorés.
Les poissons sont vivants dans des bassines posées sur le sol. Nous jetons un œil dans tous les récipients à nos pieds, pour voir les bestioles en poussant des “oh, regardez !”  mais aussi pour les éviter en marchant ! Soudain une sorte de poisson-chat saute du seau à mon passage et atterrit sur mon pied avant de finir dans la rigole d’eau . Bien sûr la surprise me fait pousser un cri en faisant un pas en arrière, je sens quelque chose derrière moi me toucher le dos, ce qui me fait sursauter à nouveau et me retourner vivement, le pauvre monsieur qui essayait de me croiser en passant derrière moi manque d’atterrir au milieu des poissons !!! Il ne rigole pas malgré mes excuses appuyées, pendant ce temps la dame essaie de récupérer son poisson, une cliente a suivi la scène et repart en rigolant,…

Léna : La scène est à mourir de rire, mais honnêtement, moi aussi j’ai eu peur du poisson-chat-volant ! Après ces petites péripéties matinales, nous rentrons à l’hôtel pour une douche, encore une fois, bien méritée, c’est qu’il fait déjà très chaud de bon matin !

En attendant l’heure de départ, nous discutons avec le couple qui travaille (enfin ils sont volontaires via HelpX) dans la guesthouse/restaurant. Ils me donnent des conseils pour le Sri Lanka et on papote voyage, politique, société…. Je suis contente que mes parents découvrent aussi cet aspect du voyage ! C’est vrai qu’en voyageant en famille et dans des hôtels « un peu mieux » que d’habitude, nous avons fait moins de rencontres… Mais il faut dire que ce n’était pas l’objet du voyage !

Papa : Nous prenons le bus à 13h, un placier s’assure que chacun occupe la place indiquée sur le ticket, mais très vite, il abandonne son rôle car les gens montent et d’autres descendent. Il y a beaucoup d’arrêts, il fait une chaleur à mourir, on a l’impression que l’on n’arrivera jamais, les gens se font poser devant leur maison, quitte à nous faire faire un détour, puis c’est Phnom-Penh et une circulation de folie, le bus avance très lentement … Nous arriverons avec 1h15 de retard !! Normal ici !
Dès que le bus arrive au terminus les tuktuks sont dans les starting-block !!
Nous en prenons un qui nous propose de nous conduire la journée de demain, c’est OK! Il nous amènera à l’aéroport le lendemain. Le trajet à l’hôtel est incroyable au milieu de cette circulation mais notre chauffeur gère très bien la situation.


En conclusion :

On a beaucoup aimé Kampot. On a pu retrouver un confort “occidental” avec de bons restos, des rues propres et bien entretenues. On a aussi pu découvrir la culture locale avec la visite des plantations de poivre ou du marché aux crabes. Et on a apprécié se promener en scooter dans de superbes paysages !

Infos pratiques : 

  • Ela Guesthouse, très cheap, petit logement sur pilotis qui ont beaucoup de charmes, propriétaires français sympas ! Seuls soucis, la distance du centre-ville et le bruit la nuit… euh le matin !
  • Le Baraca, superbe chambre en centre-ville, atmosphère très sympa et ça reste abordable en termes de prix.
  • Le Rikitikitavi, très bon resto dans une gamme de prix un peu supérieure !
  • Le dernier stand de la rue de la street food et ses 16 nems à 1$ ! On y a mangé plusieurs fois, quantité généreuse, très bon et super cheap !!
  • Vivre l’expérience du marché au crabe ! Les choisir vivant puis faire le tour des stands jusqu’à avoir un repas complet.
  • Happy Hour au Fishmarket au-dessus de la rivière et vue sur le coucher de soleil … cocktail à 2/2,5$ !
  • Attention à l’endroit où vous louer des scooters, j’ai entendu plusieurs histoires de “vols”.
  • Attention au soleil au Bokor, ça tape, je me suis pris une petite insolation !! Mais prévoyez aussi un petit gilet car les températures descendent rapidement au fur et à mesure que l’on monte !!